En quoi consiste le métier de casteuse ?
Randi Sarron : Dès que nous avons lu le scénario des épisodes de PBLV, ou du projet sur lequel on travaille, nous partons à la recherche des comédiens. Les casteurs essaient de trouver les personnes qui correspondent le plus aux souhaits des producteurs.
Quelle est la formation nécessaire pour faire ce métier ?
R.S : Moi, j’ai travaillé pendant 25 ans dans la publicité. Je suis passée par tous les postes possibles, dont celui de casteuse. C’est ce qu’on appelle être formée sur le tas. Je suis également passée par le boulot de producteur, puisque j’ai monté ma propre boîte de production.
Quelles qualités faut-il avoir ?
R.S : Il faut être disponible, à l’écoute des comédiens. On doit les laisser s’exprimer. Il est important d’avoir du respect pour les comédiens, surtout quand certains font 6 heures de voyage pour venir passer un casting à Marseille. Ils doivent se sentir à l’aise, bien accueillis. En tout cas, si on ne les prend pas de haut, les comédiens ne refusent jamais de revenir pour une seconde audition quand on le leur demande.
Y a-t-il des casteurs connus ?
R.S : Oui, ils sont à Paris. Parmi eux, on peut citer Nora Habib, Marie-Christine Lafosse, Françoise Menidrey, Bénédicte Guiho. Un jour, j’espère qu’on dira aussi qu’il y a des casteurs connus à Marseille !
Dans quels endroits partez-vous en quête de nouveaux talents ?
R.S. : Nous sommes toujours à la recherche de nouveaux talents. Il faut être constamment attentif, repérer des visages... Je vais beaucoup dans les théâtres, en particulier pour voir jouer de jeunes acteurs, encore peu connus. Car je recherche surtout des jeunes.
Quels critères entrent en ligne de compte dans vos choix : est-ce rationnel, ou « au feeling » ?
R.S : Ce sont des critères complètement rationnels, qui se basent sur le physique, le jeu, la formation... Pour PBLV, il est très important que le comédien puisse s’intégrer à l’équipe. Nous recherchons des personnes qui ont l’habitude de jouer dans des séries, ou au théâtre. Car PBLV fonctionne un petit peu comme une troupe de théâtre. Nous voulons quelqu’un qui apprenne vite, qui soit rapide, et qui sache travailler en équipe, car nous avons peu de temps de refaire des scènes.
Qui êtes-vous fière d’avoir découvert ?
R.S : J’aime quand je découvre de jeunes comédiens qui viennent de l’étranger pour tenter leur chance. Sinon, je suis heureuse d’avoir découvert Almaric Gérard (Jean-Baptiste Gauthier), un jeune homme talentueux, que l’on reverra bientôt sur le petit écran. Dans PBLV, ma petite fierté, c’est Laetitia Milot. Nous avions déjà travaillé ensemble avant. Je lui avais confié quelques petits rôles. Avec PBLV, elle eu sa chance, et elle su l’exploiter à fond !
Imaginez-vous entièrement le personnage que vous voulez, ou vous laissez-vous surprendre selon les comédiens qui passent ?
R.S : Avant le casting, j’ai surtout imaginé le caractère du personnage, autour duquel va se développer un physique. Mais il arrive qu’on change d’avis selon la prestation d’un comédien.
A quel moment les comédiens ont-ils leur texte ?
R.S : Quelques jours seulement avant le casting. Une semaine avant au maximum, car nous ne recevons les textes que un mois ou trois semaines seulement avant que le casting ne soit lancé. Nous sommes toujours serrés au niveau temps.
Est-ce que cela a été difficile de trouver les comédiens pour PBLV ?
R.S : Oui, cela a été très difficile. Encore aujourd’hui, il faut rester sur le qui-vive. Il ne faut pas se reposer sur ses lauriers, et tout le temps s’appliquer à trouver des comédiens, car il y a toujours de nouveaux arrivants dans PBLV !
Les débutants ont-ils leur chance ?
R.S. : Evidemment. Parfois, on « teste » des jeunes, pour vérifier qu’ils soient authentiques. Et quand ils sont bons, on leur donne leur chance, pour des petits rôles. Mais pas pour des rôles longs, car ils n’ont pas encore de technique pour apprendre les textes.
INFOS BONUS : - France 3 : Christine Coutin, qui représente la chaîne sur laquelle est diffusée PBLV, est toujours disponible pour les castings.
- les producteurs : Michèle Podroznik, Hubert Besson et François Charlent assistent aux castings, et ont un œil sûr pour repérer le comédien en or.
- les réalisateurs : Ce sont des réalisateurs de plateaux, qui n’assistent pas aux castings. Petit regret de la casteuse : « c’est dommage car les réalisateurs ont un réel sens artistique »