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LE HMC

C’est ici que tout commence. Le HMC, comprenez Habillage, Maquillage et Coiffure, s’occupe des comédiens des pieds à la tête, afin de les livrer prêts à tourner sur le plateau. Aiguilles, fer à friser et autre blush en main, les protagonistes du HMC livrent les dessous de leurs métiers.



A chacun son style, ses fringues et ses accessoires. Anne Micolod, chef costumière, veille à ce que les comédiens soient toujours bien habillés !

Quelle est votre formation ?

Anne Micolod : J’ai fait l’école de costumière de la rue Blanche, à Paris. J’y ai entre autre appris à faire des costumes d’époque. Je suis intermittente du spectacle depuis 15 ans. Il y a 3 ans, j’ai travaillé sur un film qui se passait dans les années 40 à Marseille. J’ai flashé sur cette ville, j’ai voulu y rester. Et j’ai intégré PBLV dès ses débuts.

D’où viennent les vêtements que portent les comédiens ?

A.M : En fait, nous avons peu de temps pour les trouver, car nous recevons les scénarii environ 3 semaines ou 15 jours avant le tournage. Donc on s’approvisionne beaucoup dans les magasins du centre ville de Marseille, comme H&M ou Zara, et aux Galeries Lafayette. Depuis 2 ans, nous avons également des prêts de la part de créateurs parisiens ou marseillais. Au début, c’était nous qui les contactions, et maintenant ce sont eux qui viennent vers nous. En échange, leur nom apparaît au générique. Grâce à cela, on a plus de marchandise tout en conservant le même budget !

Vous arrive-t-il de créer des habits ?

A.M : Non, nous n’avons pas le temps. Pourtant j’aimerais beaucoup, cela rendrait la série plus personnalisée.

Certains comédiens tournent-ils avec leurs propres vêtements ?

A.M : Oui, mais c’est très rare. Comme on tourne 10 épisodes en même temps, il faut donc une garde-robe complète. Et puis les tenues doivent suivre les comédiens car les scènes sont tournées dans le désordre. Il faut toujours être raccord, c'est-à-dire assurer la continuité entre les séquences, sachant qu’elles ne sont pas tournées à la suite. Sur le plateau on ouvre l’œil : tout doit être raccord Veiller aux costumes et aux raccords, c’est beaucoup de travail.

Combien êtes-vous pour vous en occuper ?

A.M : J’ai une assistante qui fait le lien avec le plateau. Puis deux autres personnes sont sur les plateaux. Une est chargée des plateaux extérieurs et l’autre de l’intérieur. Et enfin, il y a une personne « sur l’arrière ». Elle s’occupe de l’accueil des comédiens, de leur mettre leur tenue, et prépare ce qui sera nécessaire le lendemain. C’est une vraie chaîne, qui fonctionne très bien.

Et chacun garde un œil attentif pendant les tournages...

A.M : Il faut faire très attention aux raccords et ne pas oublier les accessoires. Nous faisons des fiches pour nous souvenir de tout. Chaque détail est inscrit sur une fiche.

Est-ce vous qui vous occupiez de l’atelier de couture de Charlotte ?

A.M : En fait on essayait de faire en sorte que la boutique ressemble à Charlotte. Théoriquement, la boutique faisait partie du décor, et ce n’est donc pas à nous de nous en occuper. Mais en fait on travaillait en collaboration. Par exemple, nous faisions la vitrine, dans laquelle nous mettions des vêtements de créateurs. On essayait ensuite de la changer en fonction des saisons. Les comédiens sont souvent très attachés à leur look.

Arrive-t-il qu’ils refusent de porter certains vêtements ?

A.M : Parfois. Je travaille avec un directeur artistique, qui prend la décision finale. C’est lui qui décide du style de chaque personnage, en fonction de son histoire, de son milieu social... Mais en général on tient compte de l’avis du comédien, car s’il ne se sent pas bien dans ses vêtements, cela se verra à l’écran. J’aime leur proposer des choses qui vont appuyer leur personnage.



Anne Micolod


Avec Dominique Tallone, les comédiens sont entre de bonnes mains. Chaque jour, elle s’occupe patiemment de les maquiller, tout en faisant un brin de discussion.

Comment vous préparez-vous à une séance de maquillage ?

Dominique Tallonne : On lit d’abord le scénario pour voir ce que va jouer le comédien. Cela nous donne une idée du personnage. Puis on prend l’avis du directeur artistique. Ensuite le comédien arrive, après être passé par les costumes. Ses vêtements nous donnent beaucoup d’indications sur son style. On fait des essais de maquillage, que l’on modifie en fonction du directeur artistique, ainsi que du comédien.

Les acteurs ont donc leur mot à dire ?

D.T : Il faut que ça se passe bien. Il y a de la psychologie dans le maquillage. La personne doit se plaire, et s’il y a d’importants changements, il faut les amener en douceur. Mais en général les comédiens savent que ce ne sont que des rôles de composition, donc il n’y a pas de problème. Mais c’est vrai que l’on écoute leur avis, finalement les femmes savent bien ce qui leur va ou pas.

De la psychologie...

D.T : Je pense que le maquillage, c’est 80% de psychologie et 20% de maquillage ! Les connaissances pures ne suffisent pas. Il faut avoir un certain feeling, être patient, sérieux... Il faut savoir rassurer les comédiens, les soutenir. Ils doivent sortir détendus d’une séance de maquillage.

Combien de temps dure une séance de maquillage ?

D.T : 1h15 pour les femmes et entre 30 et 45 minutes pour les hommes. Certains aiment prendre leur temps, boire un café... Par contre, c’est plus long quand il y a des blessures. En général j’ai besoin de 30 minutes à 1h30 de plus.

Quels sont les blessures qui ont été le plus difficile à réaliser ?

D.T : Il y a eu la mort de Manuel, au début. Il y avait beaucoup d’ecchymoses, qui devaient être très visibles. Ce n’était pas compliqué à faire, mais cela demandait beaucoup de temps. J’ai beaucoup aimé faire le doigt coupé de l’inspectrice qui avait été séquestrée. L’équipe de déco avait fait un moulage de son doigt, que nous avons maquillé. Dans l’épisode, le doigt était ensuite envoyé à Malik. Et puis nous avons dû faire la coupe sur le doigt de la comédienne. Il y aussi un long coup de couteau dans un avant-bras, et puis des nez cassés, des bleus... On s’occupe aussi de faire apparaître la fatigue, la transpiration, les pansements, les liens sur les poignets quand il y a enlèvement...

Le maquillage est-il différent selon que vous tournez en studio ou à l’extérieur ?

D.T : En extérieur, on allège le maquillage. On a tendance à plus insister quand c’est à l’intérieur. Aussi souvent que possible, en particulier pour les nouveaux comédiens, j’essaie de faire des essais avec la caméra, pour voir comment le maquillage rend ensuite à l’écran.

On dit que c’est très difficile de réussir dans ce métier sans un bon réseau de connaissances. Etes-vous d’accord ?

D.T : C’est sûr, il faut avoir de bons contacts, mais la qualité du travail l’emporte avant tout. On se rend très vite compte des capacités d’une personne. Elle doit posséder un ensemble de qualités, aussi bien au niveau du maquillage que de la psychologie. Il y a de la place pour tous ceux qui sont bons. Moi je n’ai jamais eu besoin de venir chercher du travail à Paris, cela fait 21 ans que je travaille en Provence. J’aime beaucoup mon métier. Sur PBLV, le HMC forme une très bonne équipe. Nous créons ensemble le personnage.


Dominique Tallone


A la dernière étape du HMC, Emmanuel Colleau et ses acolytes s’affairent pour apporter la touche finale au look du comédien : sa coiffure.

Comment êtes-vous devenu coiffeur dans PBLV ?

Emmanuel Colleau : Je suis arrivé en février 2005, grâce à un contact. Je viens de Montpellier. D’ailleurs, j’ai toujours travaillé dans le sud de la France, je n’ai jamais été obligé d’aller à Paris. J’ai travaillé sur des longs métrages, des opéras, des pubs...

Comment se déroule votre journée-type sur PBLV ?

E.C : Nous sommes les seconds arrivés, après la régie. Nous sommes là à 7 heures, pour la première convocation des comédiens. On demande aux comédiens de passer par le HMC en fonction de leurs PAT (prêt à tourner). Les femmes doivent venir 1h15 avant leur première scène, quant aux hommes, ils doivent être là 45 minutes à l’avance.

Qui décide de la coiffure des comédiens ?

E.C : Pour chaque nouveau comédien, nous sommes tenus de respecter ce qui a été décidé avec le D.A. (directeur artistique). Nous nous mettons d’accord environ une semaine avant le tournage. Nous faisons des propositions, que nous présentons au D.A. Chaque coiffure doit être adaptée au personnage.

Arrive-t-il qu’un comédien refuse une coiffure ?

E.C : En général, ils ne refusent pas, car ils savent que c’est adapté au personnage. De toute façon, le mot de la fin appartient au directeur artistique. Mais c’est vrai que souvent, dans la vie, les comédiens ne sont pas du tout coiffés comme leur personnage.

Comment fonctionne l’équipe de coiffeurs ?

E.C : Nous intervenons avant chaque scène, car il y a un coiffeur présent sur le plateau, qui fait les raccords. Et bien sûr, il y a toujours un autre coiffeur dans les loges HMC.

Comment faites-vous si un comédien doit radicalement changer de coupe de cheveux pour les besoins d’un autre tournage ?

E.C : Ce n’est pas possible ! Au pire, nous essayons de trouver un compromis, mais il faut que le directeur artistique soit d’accord. Le nouveau look doit aller avec le personnage, doit être cohérent avec son évolution. Par exemple, Johanna a récemment changé de coupe, mais c’était logique, ça accompagne un nouveau cap dans sa vie, elle commence à sortir de l’adolescence. Mais par contre, si plusieurs comédiens viennent de changer de coupe, on refusera sûrement qu’encore un comédien modifie son look.

Utilisez-vous des perruques ?

E.C : Cela arrive. Nous en utilisons en général pour les doublures, dans les scènes de cascades.



Emmanuel Colleau


Formations aux métiers HMC :

Costumier-habilleur :

Les options sont nombreuses. Pour accéder à cette profession, il existe des bacs technologiques ou professionnels, et des BMA (brevet des métiers d’art). L’autre solution est de suivre des cours dans une école, et d’obtenir un diplôme : DTMS (diplôme de technicien des métiers du spectacle, option techniques de l’habillage), FCIL (entretien et rénovation des costumes de théâtre)...

Maquilleur :

Il n’existe aucun diplôme d’Etat, mais de bons CAP (certificat d’aptitudes professionnelles) et bac pros sont possibles. Pour se perfectionner, certaines écoles proposent des BTS d’Esthétisme.

Coiffeur :

Le mieux est de faire un CAP de coiffure, qui est une référence dans le métier. Sinon, il existe également un BP de coiffure (brevet professionnel). Ces formations s’effectuent dans des CFA (centres de formation pour apprentis), ou dans des écoles privées, parfois dans des lycées professionnels.




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