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LA MISE EN SCÈNE
Idées reçues et préjugés... La rédaction de PBLV est venue à toi pour connaitre ton avis sur le métier de réalisateur, qui constitue, entre autre, un maillon de l’équipe. De l’écriture à sa diffusion, un épisode de PBLV passe entre les mains de la réalisation. A quoi correspond cette étape, quels en sont les personnages clés ?
Avec un épisode tourné par jour, les réalisateurs de PBLV n’ont pas le temps de se reposer. La cadence est telle que, chaque semaine, le réalisateur change. Inutile de te dire que l’équipe est très dense. Bref, il est important de souligner, que le métier de réalisateur sur PBLV est un peu différent de celui d’un réalisateur de grand écran.
Réalisateur à la façon PBLV
Entre le plateau et l’extérieur, la technique de travail connait des changements. Pour cette raison, il y a toujours un réalisateur studio et un réalisateur extérieur pour chacun de tes épisodes.
Réalisateur studio
Michel Hassan, réalisateur plateau sur PBLV, explique les différentes facettes de son métier : « Je raconte une histoire. A partir d’un scénario écrit par les auteurs, je le fais aboutir en épisode. La phase préparatoire consiste à faire un story-board. Je découpe les scènes par plans, je place les comédiens et les caméras sur le plateau. Tout est millimétré puisque je réalise un croquis en amont. Rien ne m’échappe : les déplacements, les lumières, les micros... En fait, c’est un peu de la chorégraphie dans l’espace ! Il y a mille manières d’aborder une scène, mais c’est moi qui choisi. Sans oublier la dimension artistique de la mise en scène.
Michel Hassan
Je suis arrivé dès le début de l’aventure. Hubert Besson m’a contacté pour me confier la réalisation des premiers épisodes. Il a fallu trouver la bonne technique. Celle qui nous permettrait de gagner en rapidité. Et puis, au fur et à mesure des épisodes, les personnages ne doivent pas perdre leur rythme, ni leur entité. Il faut donc rester vigilant.
En studio, trois caméras filment simultanément. Chacune a un plan différent. C’est en étant derrière les téléviseurs de contrôle que je choisis en temps réel de commuter telle ou telle caméra. Ce montage en direct offre une dynamique à la séquence. »
En extérieur, la casquette que revêt le réalisateur est un peu différente. Cependant, tous s’accordent à dire, comme le fait remarquer Jean-Pierre Igoux, que « le réalisateur est comme le chef d'orchestre. Il déchiffre une partition écrite par le scénariste. Il conduit toute une équipe composée de techniciens et dirige les acteurs pour donner à la partition (le scénario) sa couleur, son rythme et son harmonie ». Bien sûr, comme tout chef d'orchestre, le réalisateur a sa propre sensibilité et sa propre vision par rapport à l'histoire qu'il doit mettre en scène. Pour "Plus belle la vie" nous sommes plusieurs réalisateurs à travailler en alternance sur les mêmes histoires et nous devons leur apporter la même couleur et leur donner le même rythme pour qu'il ait une unité. Pour chacun d'entre nous il s'agit là d'un exercice de style très intéressant. »
Ainsi, le réalisateur donne toujours les raisons de ses choix : pourquoi la séquence est tournée de cette manière, quelles intentions le comédien doit-il faire transparaître ?
Réalisateur intérieur versus réalisateur extérieur
Revenons aux critères distinctifs du métier de réalisateur en extérieur. Car, les coulisses du métier recèlent des différences à prendre en compte. « Lorsque que nous partons sur le lieu du tournage, une équipe réduite se déplace. Je travaille avec deux caméras, une de moins qu’en plateau, et nous avons par conséquent moins de séquences à réaliser », commente Jean-Pierre Igoux, réalisateur extérieur.
Le travail en extérieur fait face à des contraintes : de temps et de prise de son. « Il n’y a pas de bonne lumière artificielle, nous devons donc tourner en fonction du soleil. Pour qu’une séquence soit réussie, nous devons choisir de filmer soit à l’ombre, soit à la lumière », explique Claire Letouze, réalisatrice extérieure. Et lorsqu’un plan doit être filmé en bord de mer, il faut faire en sorte de placer les comédiens à l’abri du vent. Malgré ses contraintes, « Marseille et ses alentours procure un espace de tournage intéressant, ce sont des lieux magiques », insiste Jean-Pierre Igoux. Autre différence : une fois le tournage terminé, l’équipe de réalisation ramène des rushs. Il n’y a pas de régie en extérieur, donc pas de montage en direct.
L’équipe réalisation est soudée, ça ne fait aucun doute. Le rôle du premier assistant réalisateur est primordial. Mais d’ailleurs sais-tu en quoi son métier consiste ? Anne-Charlotte, 14 ans, collégienne : « Le premier assistant coache les comédiens et s’occupe des figurants non ? Je ne suis pas convaincue de ma réponse... »
Bon ce n’est effectivement pas une bonne réponse ! En fait, sa principale fonction, qui n’est pas des moindres, consiste à réaliser un plan de travail. « Je fais l’emploi du temps, selon la disponibilité des comédiens, des plateaux... Le planning est serré, avec trois plateaux, plus les scènes en extérieur, il faut jongler. Je suis un planificateur et fais en sorte qu’il n’y ait pas de temps mort », explique Jean-Julien Van-Bustel, 1er assistant réalisateur intérieur.
Pour que tout fonctionne bien, il faut une organisation hors pair. Un assistant plateau travaille en amont, toujours en binôme avec l’assistant extérieur. Il ne faut pas oublier le transfert de comédiens entre le plateau et l’extérieur. En une journée, un épisode de PBLV doit être bouclé ! Et pendant le tournage, le 1er assistant est le chef du lieu de tournage : « Je maintiens l’ordre sur le plateau, je fais le silence et je vérifie que tout est ok pour commencer une prise », témoigne Jean-Julien Van-Bustel.
Et le second assistant réalisateur, que fait-il ?
Guillaume, 15 ans collégien : « Et bien il est l’assistant du premier assistant ! Sans rire, je pense qu’il s’occupe de faire réciter leurs textes aux acteurs. » Lorsqu’il récupère le scénario, le second assistant fait un listing des accessoires et objets nécessaire à un épisode. Par exemple, s’il est écrit qu’il pleut, il faut penser aux vêtements de pluie, au parapluie et à mouiller les cheveux du comédien. Tous ces éléments sont notés puis regroupés par cohérence : « On réunit tous les objets nécessaires au même plateau, puisque plusieurs séquences sont tournées sur le même lieu », explique David Durca, second assistant réalisateur. Autre mission : établir la feuille de service. Elle reprend le plan de travail par journée, avec en plus, tous les détails décoratifs du scénario : maquillage, habillement, accessoires... « Pendant le tournage, le réalisateur s’occupe du premiers plan, et moi du second plan. Je fais donc répéter les figurants et m’assure que tous les raccords sont bons », commente David Durca.
La scripte ou plutôt « continuity girl » !
Son rôle pourrait se résumer ainsi : « secrétaire du réalisateur en charge du respect de la continuité su scénario »
Sur PBLV, il y a deux scriptes : une intérieure et une extérieure. Pendant une semaine de tournage, les scriptes collaborent pour que les raccords soient corrects. « Lorsqu’un comédien passe de l’intérieur à l’extérieur dans le même épisode, il lui faut la même tenue », explique Virginie Auguste, scripte extérieure.
Pour se souvenir de l’emplacement exact des objets qui ont bougé pendant une scène, la scripte prend des photos pour le repositionner. Elle a plus d’une corde à son arc ! Raccords accessoires, coiffure, maquillage, c’est elle qui gère... Une autre partie de son travail consiste à réaliser un rapport montage (décrire les plans, les images et la qualité des prises pour aider le monteur) et un rapport production (topo de la journée : note les comédiens présents ainsi que les figurants, pour plus de facilité au niveau des paiements et de la comptabilité.)
Qu’est ce qu’un planneur ?
Marion, 22 ans, étudiante : « Je n’ai jamais entendu parler de ce métier... » C’est normal, les planneurs sont présents exclusivement sur les grosses séries ! Leur rôle : préparer le tournage. Ils assistent aux réunions avec la production, lisent les scénarios et le décortique. « Je ne travaille qu’en amont du tournage, je dois résoudre les problèmes avant qu’ils ne bloquent la réalisation. Il faut être très rapide, PBLV n’attend pas », explique Nathalie Boulanger, planneur.
Pré-plan de travail rédigé, liste des décors établis, le tournage commence à s’organiser. « Il faut jongler entre la disponibilité des comédiens et les obligations de la production et du réalisateur. En cas de coup dur, c’est le planneur qui voit comment résoudre la crise. Je dresse alors un état des lieux puis je propose des solutions à la production », ajoute Nathalie Boulanger. Toutes les infos passent par le planneur, elles sont ensuite dispatchées vers les différents corps de métiers.
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